Comment parler de Killzone 2 sans revenir sur le fameux trailer, certains diraient plus "pipoté" que fameux, de l'E3 2005 (disponible chez Gametrailers). Ce trailer, que certains annonçaient en temps réel, n'était en fait qu'une représentation de ce que Guerilla Games,
le studio de développement à l'origine des Killzone et racheté par Sony
en Décembre 2005, pensait pouvoir faire avec la PS3. Quatre ans plus
tard, quatre très longues années pour Sony et sa PS3, KZ2 est enfin
disponible et il a fait un petit tour dans ma PS3. Ces quatre années
ont servi à bichonner le bébé mais pendant tout ce temps le niveau
graphique général des productions a également été revu à la hausse,
sans attendre la sortie du "messie". Alors, est-ce que Guerilla a
réussi son pari ? Est-ce que Killzone 2 est aussi beau que ce que l'on
a pu voir dans le trailer de 2005 ? Et surtout, est-ce que
Killzone 2 est le FPS phare de la PS3 ? En gros, est-ce LE jeu messie
qui va sauver la PS3 de l'invasion helghane ou n'est-il finalement
qu'un bon jeu ?
Coupons net toute tergiversation. Oui, Killzone 2 est beau, il est
même surprenant (et vous pouvez regarder ce comparatif fait par Gametrailers, encore eux, pour vous faire une petite idée par vous même). D'une beauté crasse, le jeu pousse la
PS3 là où on ne la voit que rarement. Tout bouge, tout est animé, tout
est si vivant et pourtant si mort (la planète Helghan n'étant pas des
plus vivantes, il faut bien l'avouer). Ce qui claque le plus la rétine
est sans nul doute les animations des ennemis, leur façon de sauter les
balustrades, de rouler ou bien encore de se mettre à couvert. Les
animations de vos camarades de galère sont elles aussi très bien
faites, tout comme les animations des différents drapeaux ou tentures,
subissant les assauts incessants des vents violents de la planète
Helghan. Les décors sont destructibles, et cela aussi en jette bien. De
plus, il n'est pas rare de voir un batiment s'effondrer, et là encore,
c'est toujours aussi impressionnant à voir, surtout que c'est intégré
dans les phases de gameplay. Certes, ce n'est pas aussi beau que le trailerde 2005 mais on n'en est vraiment pas loin, pour ne pas dire tout
proche. Du côté ambiance sonore, c'est également du très bon même si je
n'ai pas pu en profiter pleinement (eh oui, je n'ai qu'un 2.1 datant de
Mathusalem).
Maintenant que l'on a vu l'aspect technique, voyons ce que l'on
peut dire du jeu en lui-même. Alors, j'ai lu un peu partout que la
jouabilité de Sev (le soldat de l'ISA que l'on incarne) était
assez décriée. Pour ma part, et n'étant pas un grand fan de FPS il faut
bien l'avouer, je l'ai trouvé plutôt (le chien de Mickey ? Mais
non, c'est le chien de Dingo) bonne, donnant vraiment une impression de
lourdeur aux mouvements d'un soldat armé et cuirassé. L'ajout d'un
système de couverture dans un FPS est aussi une bonne idée (pas
originale mais je crois que KZ2 est le premier FPS à l'implémenter) et
est bien gérée. Dommage qu'on ne puisse pas en profiter pleinement à
cause de l'IA des ennemis, ennemis qui ne vous laissent jamais
tranquille, vous assaillent de toute part et vous balancent des
grenades, vous obligeant à bouger sans cesse. De plus et contrairement
à la majorité des FPS consoles, Guerilla a quasiment banni l'assistance
à la visée, et ça il fallait l'oser. Perso, ça ne m'a pas plus dérangé
que ça, au contraire. En effet, combiné à la jouabilité lourde, on a
vraiment l'impression d'être un soldat et non pas un tireur d'élite
exceptionnel qui dégomme tout à 3 kilomètres à la ronde sans prendre le
temps de viser.
Puisque j'aborde ce point, profitons de cette magnifique transition
pour aborder le côté ambiance et immersion du jeu. Si c'est bien une
chose que l'on ne peut pas reprocher à KZ2, c'est son côté immersif. On
est dans une guerre et on y assiste sans vraiment pouvoir y faire grand
chose. Nous ne sommes que des pions sur l'échiquier, dans une partie menée à coup de chair à canon entre Scolar Visari (le "dictateur" helghan) et les pontes de l'ISA (Interplanetary Strategic Alliance).
Propulsé au milieu de cette guerre, on subit les directives des
supérieures, les attaques helghanes, les retournements de situation,
les assauts, les retraites ou bien encore les coups en traître. Et tout
ceci, on le vit 24/7 comme un vrai soldat (si je puis dire). D'un côté,
cela est très "plaisant" de voir un jeu entier qui se permet ce genre
de chose mais de l'autre on ne peut pas faire plus d'un chapitre à la
fois tellement l'action est pesante. C'est bien simple, même si je l'ai
terminé en moins de 8 heures j'ai du faire 6 ou 7 sessions de jeu pour
en venir à bout parce que chaque mission est stressante, usante et que
j'avais besoin de prendre l'air, de respirer. Car ce n'est pas dans le
jeu que vous trouverez ces respirations, car ici c'est de l'action
non-stop, un problème dans la gestion du rythme du jeu pour certains ou
un parti pris pour d'autres. Personnellement, même si j'ai trouvé cela
vraiment pesant, je dois avouer que cela m'a plu, surtout pour ce côté
immersif et intense, comme quoi.
Alors que les critiques envers la jouabilité ou le rythme du jeu
sont à double visage (tantôt positives, tantôt négatives suivant les
joueurs), il faut avouer que le côté narratif de KZ2 est assez
faiblard, pour ne pas dire autre chose. Déjà, on ne trouve pas de récapitulatif de l'histoire du premier épisode et de l'épisode spin-offdisponible sur PSP... Dommage pour des personnes comme moi n'ayant fait
ni l'un ni l'autre, surtout qu'il y a un peu de place sur ces foutus
BluRay... Ensuite, bien que l'intro soit encore une fois sublime (le
visage de Visari !), on n'y apprend pas grand chose et le fil directeur
du mode solo se résume à "allons buter cet enfoiré de Visari avant
qu'il ne fasse péter la bombe nucléaire"... Bien sûr, on assiste à des cut-scenesqui font avancer le peu d'histoire mais les dialogues ne volent pas
bien haut, et c'est fort dommage. De plus, l'absence de mode coopératif
est, pour moi tout du moins, un gros manque. En effet, ne jouant pas en
ligne parce que je n'accroche pas à cette expérience de jeu, je pensais
enfin pouvoir me faire un FPS digne de ce nom en coop... Du coup, il va
falloir que je me rabatte sur Resistance 2, dommage (bis). Et enfin, si
vous êtes un mauvais joueur de FPS comme moi (apparemment même les
"doués" se sont un peu cassés les dents dessus), vous allez en chier et
en baver car la difficulté est vraiment élevée. On progresse pas à pas
face à des ennemis qui ne veulent pas que vous passiez, difficile mais
toujours gratifiant quand on y arrive.
Killzone
2 est bel et bien la machine de guerre de Sony mais n'est pas un
Halo3-killer, tout comme son prédecesseur n'était pas un Halo-killer.
Killzone ne ressemble en rien à Halo, si ce n'est qu'il s'agit d'un FPS
et qu'il a dans ce second opus un mode online copieux qui pourra plaire
aux fans du genre. KZ2 est bien le blockbuster annoncé, celui qui vous
colle une claque et vous arrache la rétine. C'est aussi et avant tout
une expérience de guerre totale, sans répit. Avec tout ça, il aurait pu
être LE jeu indispensable de la PS3, mais il n'est finalement qu'un bon
jeu, jeu qui fera quand même date pour sa durée de développement et
pour son côté esthétique. Après si vous n'êtes pas un joueur en ligne,
vous n'aurez sans doute pas envie d'y revenir passé la première partie.
Voilà pourquoi ce n'est qu'un bon jeu. Malgrè tout, je dois bien avouer
que les huit heures passées sur la planète Helghan resteront graver
dans ma mémoire de joueur, dans ma mémoire de soldat virtuel qui en a
bavé. Même si ce n'est pas LE jeu incontournable de la PS3 (Uncharted
conserve ce titre pour moi), c'est quand même le jeu du moment à avoir
et à faire, pour son ambiance, ses graphismes et son univers.
--
/me s'est surpris à apprécier ce Killzone 2, comme quoi...